rengorger (se)
vpron (ran-gor-jé)
Il se conjugue comme gorger.
- 1Avancer la gorge et retirer un peu la tête en arrière, pour se donner meilleure grâce, en parlant des femmes.
Elle fait les plus plaisantes mines du monde ; ce sont des simagrées, elle se rengorge
. [D'allainval, École des bourg. III, 12]Il se dit aussi des hommes qui, par une attitude semblable, affectent un air de fierté.
Vous voyez des gens qui entrent sans saluer que légèrement, qui marchent des épaules et qui se rengorgent comme une femme
. [La Bruyère, VIII]Je savais me rengorger, prendre un maintien grave et fier
. [Lesage, Guzman d'Alfarache]Il se dit aussi de certains animaux. Le paon se rengorge.
- 2 Fig. et familièrement. Faire le fier, l'important.
Bien convaincu du néant de la gloire, [Ver-vert] Se rengorgeait toujours dévotement, Et triomphait toujours modestement
. [Gresset, Ver-Vert]Tous les petits se rengorgent ; les grands songent moins à leur grandeur
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Il ne m'appartient pas, à mon âge, de me rengorger d'avoir fourni le canevas des divertissements de la cour ; mais je suis fort aise qu'elle se réjouisse
. [Voltaire, Correspondance]
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